Les Cris du Faune

Errant sous la Lune

Le dernier baladin

Tissant les toiles du destin

Las, les fées graciles et nues,

Ne dansent plus

Que dans le rêve des enfants.

Las, où sont donc lutins bondissants

Elfes aux yeux clairs

Et géants débonnaires ?

Je suis le dernier mage

Filant de la brume

Le dernier ménestrel

Chantant les hirondelles.

Las, évanouis les nains forgerons,

Enfouis sous nos monts

Fiers tailleurs de pierre !

Las, sauvages homme des bois,

Où est votre voix

Priant la Déesse-mère ?

Je suis le dernier mage

Parlant encore aux arbres

Le dernier franc-sorcier

Cultivant l’art d’aimer.

AD - 1987

L’ineffable chaos de mes sens

Je suis l’homme-rève, un enfant dans les yeux

Et de Lugh je veux brandir la Lance 

Je voudrais chanter les soleils hurlants

Les nuits rubis qui épousent les rois

Je suis le guerrier éclaboussé de sang

Plongeant nu dans le chaudron du Dagda

Je voudrais chanter l’amour de mes frères

Et du Petit Peuple qui précède mes pas,

Je suis l’homme lige de Morrigan la fière

Ceinte à mon coté est l ‘épée de Nuada

Je voudrais hurler mon triomphe éclatant

D’avoir retrouvé une mémoire ancestrale

Je suis le fou-sorcier, lutin bondissant

Dansant debout sur la pierre de Fal

AD 1989 ev.

Le monde s’épuise en vains sacrilèges,

Où se brisent tous nos sortilèges.

Pourtant Merlin n’est pas mort,

Dans la forêt, paisible, il dort.

Ecoute, en nous sommeille l’ancien monde,

Les Dieux n’ont pas cessé leur ronde.

Ecoute enfant, écoute,

La joie des fleurs quand le soleil se lève

Celle des enfants quand la guerre fait trêve,

Glisse ton nez dans les étoiles,

Gonfle ton cœur comme une voile !

Ecoute enfant, une dernière fois,

La magie est dans le Rêve

Comme la puissance est dans l’Amour.

AD- 1987 ev.