Je voudrais griffer ma peau nue sur l’écorce centenaire d’un chêne,
Ensanglanté, étreindre son tronc et puiser dans sa sève l’âme de la forêt première
Je voudrais boire le sang d’une proie tuée de mes mains,
En peindre mon corps et chanter pour que naisse l’orage
Je voudrais faire l’amour à une fée sur une falaise d’Irlande,
Me jeter à la mer imprégné de ses baisers et renaître ruisselant d’écume et de varech.
Je voudrais danser enfiévré une nuit entière, des cornes ornant mon front,
Lécher la sueur sur le corps des prêtresses et hurler à la Lune,
cœur implosé par le torrent de la Vie.
Je voudrais chevaucher à cru une cavale sombre dans les plaines herbeuses,
Brandir une épée et défier l’éclair, le tonnerre et le vent,
Je voudrais mourir en combattant par le fer et le feu,
Que des femmes me pleurent et qu’un barde me chante,
Pour enfin revivre dans les yeux brillants des enfants.
AD- 1991 ev.