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Les Cris du Faune

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Mardi (15/07/03)

Quetzalcoatl

Serpent à Plumes
Eclats maltraités de jade en écailles
Emplumé de Soleil à l’heure ventre du jour
Joyau du vent

Seigneur de l’Aube
Fils d’une lune soumise aux caprices solaires
Frère de l’arbre qui court dans le rêve d’un rocher
Force de vie

Roi de Tula
En exil jauni sur la grève morne et gluante
Dresse le bûcher phare des passions aux bras durs
Aux mille oiseaux rouges jaillissant de tes cendres
Cœur d’obsidienne

Serpent à Plumes
Eclats brûlant de jade en écailles
Emplumé de Lune à l’heure ventre de la nuit,
Reviendra un matin noir, arraché de l’océan cœur
Joyau de tempête.

AD - 1992 EV.

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Ecrit par Amorgen, a 10:31 dans la rubrique "Poésies païennes".


Mercredi (09/07/03)

Chant du Départ

A mon père

Loin du Fracas de la vie Profane

Loin des armures que nous greffe la vie

Loin des peines et des blessures

Envole-toi vers la voûte étoilée,

Casse la corde d’argent

Et que l’Amour infini te vête d’azur

Et de liberté.

Envole-toi comme le rire d’un petit enfant

Comme une fleur sous la caresse du soleil

Comme un poète inspiré par la Lune,

Guidé par les prières des tiens,

Libre et Pur, part rejoindre dans la joie

L’infinie tendresse de la Grande Déesse.

AD - 1992 EV.

J'ai écrit ce petit texte la nuit qui a suivi la mort de mon père, quelques jours avant mon anniversaire et après le sien. Je me souvient de cette nuit comme celle d'hier. Pour tromper mon chagrin, j'ai passé la nuit à déclamer de la poésie à haute voix, fumer des clopes et boire du vin. Deux textes ont suivi, entre des gribouillages incohérents, celui ci est le premier.

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Ecrit par Amorgen, a 12:19 dans la rubrique "Poésies profanes".


Jeudi (03/07/03)

La Danse d'Ygrene

Comme une lame de Tolède tordue de flammèches,
Les pieds fauves fouettant l’arôme de l’air brûlant,
Elle avance, tour à tour vestale aux bras blancs,
Putain offerte aux baisers d’hommes aux cœurs rêches.

Modelant l’espace de son corps ophidien
Elle crée des vides comblés de désirs vains ;
De ses yeux semble naître une étrange peinture
Dont le pinceau serait son ardente chevelure.

Alors chaque guerrier martèle la table de bois,
Un brasier dans la gorge, un soupir dans la voix,
Et Ygrène tourne telle un oiseau blessé.

Puis quand survient l’éclair aigu d’une épée
Elle tombe à genoux, fragile silhouette
Inconsciente du désir des regards qu’on lui jette.

AD - 91.ev.

Je n'ai jamais réussi à trouver comment modifier le dernier vers de la dernière strophe, qui ne m'a jamais satisfait. C'est d'un frustrant.... Cet essai de sonnet m'a été inspiré par une scène du film "Excalibur" de John Boorman.

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Ecrit par Amorgen, a 08:52 dans la rubrique "Poésies profanes".


Lundi (30/06/03)

Dionysos

C’est la ronde des fous qui hurle dans la nuit,

De jurons rabotés en femmes échevelées,

C’est le serpent d’homme battant la campagne.

Le flot rouge du vin mêlé d’herbes cauchemars

Roule dans la foule démente qui se rue

Vers le tertre brûlé où se tient le Dieu Ivre.

Le Deux Fois Né, le Mangeur de Viande Crue,

Qui ouvre ses bras digues et éructe un blasphème.

L’initié de Cybèle danse parmi les exclus,

Son peuple de fous, de tueurs, de misérables,

Il frôle ses léopards, caresse les corps arqués et nus,

Il ébranle de ses pieds la muraille céleste

Et le monde des Dieux le regarde effrayé.

AD 1991 ev.

Je ne voulais plus publier ce vieux poème après avoir lu http://u-blog.net/vitriol/article/bacchanales.html , qui m'a fait l'effet d'un direct dans l'estomac...

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Ecrit par Amorgen, a 12:00 dans la rubrique "Poésies païennes".


Vendredi (27/06/03)

Je voudrais

Je voudrais griffer ma peau nue sur l’écorce centenaire d’un chêne,
Ensanglanté, étreindre son tronc et puiser dans sa sève l’âme de la forêt première
Je voudrais boire le sang d’une proie tuée de mes mains,
En peindre mon corps et chanter pour que naisse l’orage

Je voudrais faire l’amour à une fée sur une falaise d’Irlande,
Me jeter à la mer imprégné de ses baisers et renaître ruisselant d’écume et de varech.
Je voudrais danser enfiévré une nuit entière, des cornes ornant mon front,
Lécher la sueur sur le corps des prêtresses et hurler à la Lune,
cœur implosé par le torrent de la Vie.

Je voudrais chevaucher à cru une cavale sombre dans les plaines herbeuses,
Brandir une épée et défier l’éclair, le tonnerre et le vent,
Je voudrais mourir en combattant par le fer et le feu,
Que des femmes me pleurent et qu’un barde me chante,
Pour enfin revivre dans les yeux brillants des enfants.

AD- 1991 ev.

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Ecrit par Amorgen, a 12:08 dans la rubrique "Poésies païennes".


Jeudi (26/06/03)

Brocéliande

De tes fourrés s’exhale

Mort, murmure

Le Chant sacré du passé

Masque, mystère

Dans tes clairières s’animent

Mousse, mandragore

Les danse légères des oiseaux.

 

Brocéliande,

Entre chêne et fontaine,

Se tissent les traces du Fou,

Entre cœur et mémoire,

Fleurit le chemin de la fée.

 

Dans tes branches se cache

Miel, miroir,

L’esprit souple des légendes,

Mythe, merveille,

Dans nos âmes se terre

Mouette, menhir,

Un petit enfant qui rêve.

 

AD- 1992

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Ecrit par Amorgen, a 09:53 dans la rubrique "Poésies païennes".


Mercredi (25/06/03)

Le Dernier Chant

Je suis le dernier mage

Errant sous la Lune

Le dernier baladin

Tissant les toiles du destin

 

Las, les fées graciles et nues,

Ne dansent plus

Que dans le rêve des enfants.

Las, où sont donc lutins bondissants

Elfes aux yeux clairs

Et géants débonnaires ?

 

Je suis le dernier mage

Filant de la brume

Le dernier ménestrel

Chantant les hirondelles.

 

Las, évanouis les nains forgerons,

Enfouis sous nos monts

Fiers tailleurs de pierre !

Las, sauvages homme des bois,

Où est votre voix

Priant la Déesse-mère ?

 

Je suis le dernier mage

Parlant encore aux arbres

Le dernier franc-sorcier

Cultivant l’art d’aimer.

AD - 1987

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Ecrit par Amorgen, a 17:33 dans la rubrique "Il y a longtemps...".


Vivre

S’arracher ses défroques

Se défaire des vielles peaux alourdies

Masques, fards et camouflage

S’ouvrir au vent tenace et cisaillant

Plonger nu dans la boue

Etreindre et pétrir, se peindre et gémir

S’agenouiller, vers la voûte s’écarteler

S’enamourer, se consumer de désir

Attendre la pluie.

AD - 2002 ev.

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Ecrit par Amorgen, a 17:26 dans la rubrique "Ecriture d'aujourd'hui".


Pan

 

Cornes de lune, cornes de bouc,

Ornant ton front brûlant de rêves,

Vient à nous grand Pan,

Ouvre nous la route d’obsidienne

De tes danses effrénées

Au son des flûtes de tes faunes.

Crinière de feu, crinière de lion,

Traçant dans le platine du ciel

Une comète de désir et de force

Guide nous grand Pan

Dans l’infini parsemé d’étincelles,

L’écharpe soyeuse du Grand Tout.

Torse de chêne, torse d’homme,

Coupe ciselée d’arabesques furtives

Porte nous Grand Pan

Dans les montagnes fières et pures

Palais prison des dieux oubliés

Par l’homme de Grèce, de Crète et d’Arcadie.

Sabot d’airain, sabot de bouc

Bondissant sur les chemins sauvages.

Montre nous Grand Pan

Le cortège fleuri de Dionysos,

Les nymphes aux cheveux d’herbes,

Les satyres aux corps musculeux

AD - 1992 ev.

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Ecrit par Amorgen, a 17:23 dans la rubrique "Poésies païennes".


Mardi (24/06/03)

Essai de Haïku (un par an, je me foule pas le cerveau...)

Un reflet doré

qui s'incruste dans tes yeux

c'est l'été qui vient.

AD - 2003 ev.

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Ecrit par Amorgen, a 17:46 dans la rubrique "Ecriture d'aujourd'hui".


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